Angéla Davis au Parc Culturel Aimé Césaire

Fort-de-France, le 3 décembre 2019

C’est dans l’enceinte du Parc Culturel Aimé Césaire qu’Angela Davis a donné la principale conférence de sa visite en Martinique.
Fouler pour la première fois la terre de Césaire et Fanon à l’occasion des 75 ans de l’Union des Femmes de la Martinique était une opportunité qu’elle ne pouvait rater a-t-elle d’emblée déclaré.

En découvrant très jeune les oeuvres d’Aimé Césaire elle y a en partie puisé la critique nécessaire du communisme, mais également une compréhension du combat légitime de l’émancipation des peuples opprimés.
La visite de la maison et du bureau Aimé Césaire constituent à ses yeux deux temps forts de sa découverte du territoire foyalais.

« Le banc Toni Morisson, dans les jardins du Théâtre, doit aussi nous inciter à considérer comme un héritage la lutte pour les droits des peuples noirs ; ils ont résisté à l’esclavage et ils résistent encore ».

Incitant la foule à la réflexion, Angela DAVIS appelle à considérer les prises de position d’Aimé CÉSAIRE, de Frantz FANON et d’Edouard GLISSANT, ainsi que la filmographie d’Euzhan PALCY comme autant d’apports à la construction de nos identités.

Remerciant les 4 000 personnes venues l’écouter et l’acclamer Angela DAVIS en a profité pour remercier les martiniquais d’avoir pris part aux mouvements qui lui sauvé la vie au debut des années 70.
Confrontée en effet à la peine de mort elle dit y avoir découvert le sens d’une vie de combat.
C’est aussi ce qui lui permet de réclamer aujourd’hui la libération de Mumia Abu Jamal, victime selon elle, de ce qu’elle décrit comme le complexe industriel pénitentiaire américain.

Évoquant le rôle des jeunes dans les mouvements contestataires, elle appelle à une considération plus générale de leur rôle dans les révolutions qui apportent le changement.

Leur enthousiasme et leur énergie alimentent leur goût du changement et ils sont la preuve que les adultes engagés ont eu raison de les porter sur leurs épaules.

Évoquant, les réparations elle pose comme condition la solidarité, comme principe nécesaire pour les réparations auxquelles aspirent légitimement les peuples martiniquais et guadeloupéens.

“Nous avons besoin de solidarité pour les peuples palestiniens et khurdes également. Notamment pour les femmes”.

La lutte continue!!