INTERPELLATION PAR LE MAIRE DE FORT-DE-FRANCE DU MINISTRE DE LA JUSTICE SUR LE VOLET JUDICIAIRE DU DOSSIER D’EMPOISONNEMENT ET DE POLLUTION AU CHLORDÉCONE
J’ai saisi ce jeudi 26 août 2020 le ministre de la Justice Eric DUPOND MORETTI sur la gravité de la situation engendrée par l’absence de recherche par les autorités judiciaires, des responsabilités publiques et privées pourtant parfaitement établies, dans le dossier dit de l’empoisonnement au chlordécone, en Martinique et en Guadeloupe, qui dure depuis 2006.
En dépit des rapports parlementaires, des nombreuses interpellations de ministres et du Président de la République Emmanuel MACRON lui-même, les responsabilités, pourtant établies par la Commission d’enquête parlementaire sur l’utilisation du chlordécone et du paraquat portée par les deux parlementaires Justine BENIN et Serge LETCHIMY, n’ont occasionné aucune suite judiciaire.
Les manifestations et mobilisations populaires dénonçant ce scandale de santé publique et environnemental, se succèdent, et confortent l’opinion publique sur l’existence d’une justice à deux vitesses ; celle qui juge rapidement ceux qui dénoncent avec colère cette inertie et exigent la vérité et celle qui depuis plus 14 ans ne se prononce pas ou refuse d’ouvrir des enquêtes sur ce scandale.
La population a le sentiment que tout a été fait ou que tout est encore fait pour que les pollueurs et leurs complices échappent aux poursuites qui ont été déjà intentées depuis 2006 ou qui sont encore intentées.
La motion votée le 28 juillet dernier, par le Conseil municipal de Fort-de-France a souligné le besoin impérieux que justice soit rendue dans les meilleurs délais, et que toutes les responsabilités soient recherchées pour des réparations physiques mais aussi morales. Le peuple martiniquais attend aussi une réparation morale.
Il est temps que la promesse du Président de la République annonçant que l’Etat prenne toutes ses responsabilités, se traduise en actes.
